Les vayus et Vayu samsthana, 6ème plan du corps subtil

Notre force vitale, cette vie, cette énergie qui fait que notre corps bouge (on surnomme d’ailleurs joyeusement le corps vivant de « cadavre animé ». Ca fait bien comprendre ce dont on parle, la différence entre un corps vivant et un corps mort est cette énergie de vie) est sensée circuler en nous de façon assez ordonnée et selon les parties du corps qu’elle anime, elle porte un nom différent.

Cette énergie vitale est connue sous différents noms. Dans le Yoga c’est Prana (avec un P majuscule pour différencier avec le même mot écrit tout en minuscules). C’est le Chi, le Ki, et je pense aussi (à vérifier) l’orgone, le fluide, etc.

Cette énergie vitale, ce Prana, qui a des fonctions spécifiques selon la zone du corps alimentée, et s’appelle alors Vayu. Donc Prana est l’énergie vitale, au niveau du corps, elle s’exprime en un certain nombre de vayus, mot qui signifie vent (c’est vrai qu’il y a une notion de mouvement dans ces fonctions du corps). Il y a donc un grand nombre de vayus. Alors bien sûr, tout cela c’est documentaire pour nous. C’est pour apprécier le niveau de détail jusqu’auquel ils sont allés. Je ne sais pas vers quelles dates tout cela à été codifié mais en général, les traités d’Ayurveda sont réputés dater d’au moins 500 ans avant J.C. Minimum. On parle de traités plus anciens encore.

Pour illustrer, on va citer seulement les principaux vayus :

-  Prana (alors cette fois, le p est minuscule) et permet le mouvement de la respiration ainsi que toutes les fonctions et mouvements de la bouche, du nez, des gros orteils. C’est le vayu le plus important.

-  Apana permet les fonctions du bas du corps : du bas du ventre aux pieds, il gère donc les fonctions d’élimination. Il est complémentaire de prana quand il est utilisé dans la respiration abdominale/thoracique (Apana permet de faire descendre l’énergie vers le bas, la replacer dans le ventre)

-  Samana se situe au niveau du nombril et gère la fonction de digestion. C’est samana qui active le feu intérieur et donc il s’exprime aussi dans les bras et les jambes, qui nous servent à l’action.

-  Udana se situe dans la zone de la gorge. Il est actif dans la parole, dans les mouvements des mains (on parle parfois avec les mains) et des pieds.

-  Vyana est présent partout dans le corps : les oreilles, les lèvres, le nez, la bouche, les épaules, le ventre et il est réputé maintenant une cohésion dans les fonctions vitales.

-  Naga parcourt aussi l’ensemble du corps et préside aux fonctions d’éructation, d’agilité, de force, des mouvements du corps

-  Kurma gère les mouvements involontaires du corps, mais aussi l’ouverture, la fermeture et le clignement des paupières et le fonctionnement oculaire.

-  Krkara règle l’éternuement et la faim

-  Devadatta règle le bâillement et toute forme d’extériorisation volontaire de l’énergie

-  Dhananjaya est l’énergie qui reste dans le corps quelques temps encore après la mort.

Cette notion de vayus est utilisée en Ayurveda (entre autres nombreuses choses) car si un équilibre dans leur circulation est rompu, des dysfonctionnements apparaissent.

Il y a également un autre aspect de cela à aborder. Certes l’Ayurveda se sert de ces notions, mais il ne faut pas oublier que les notions qui touchent le corps énergétique (les vayus en font partie car ils sont réputés circuler dans les nadis dont nous parlerons la prochaine fois) font partie d’un schéma de l’être humain qui a été créé par des Yogis pour des Yogis. Alors toutes les métaphores, le symbolisme luxuriant qu’il y a autour de ces notions prend, comme nous en avions parlé récemment, un sens de protection du savoir en tenant le profane à l’écart mais c’est aussi et surtout pour les Yogis un support inépuisable de méditation. Rappelez vous aussi que nous avions dit que pour le Yoga Tantrique, c’est la Conscience qui crée la Réalité. Cela est ressenti dans de nombreuses pratiques actuelles utilisant la visualisation et vous avez surement entendu dire que « là où va la pensée, va l’énergie ». Si vous connaissez cette expression, je pense qu’on parle de la même chose.

Alors les Yogis méditent sur ces éléments dont nous avons parlé aujourd’hui et pour que ce soit plus aisé, une « image » a été attribué à ces vayus et cela est indiqué dans la Dhyânabindu Upanishad : Prana est visualisé comme un nuage sombre ; Apana est comme un soleil ; Samana est comme un cristal opalescent ; Vyana est vu comme une fleur nommée Bandhuka qui est une jolie fleur rouge ; udana est comme la nacre, etc. D’autres aspects que ceux-là peuvent être donné, les textes diffèrent parfois selon la perception subtile des Yogis en méditation.