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12 juin 2020

L'être humain : corps physique et corps subtil

L’être humain est composé de deux entités :

-          Le corps physique

-          Le corps subtil, lui-même subdivisible en 6 niveaux

         

Le corps physique est souvent appelé corps grossier ou corps de nourriture. Ca parait peu flatteur comme ça, mais c’est pour rappeler qu’il est le plus proche de la matière. Il est relativement stable, même si il se modifie du fait du temps ou du fait de grignotages excessifs (c’est juste la notion de stabilité qui est issue du Yoga…..mdr). Selon le principe d’analogie dont nous avons parlé hier, il est réputé constitué des 5 éléments de la nature que sont la terre, l’eau, le feu, l’air et l’espace. Ces éléments en nous sont animés du pouvoir de la vie et de la pensée, chaque partie du corps humain étant lié au corps cosmique (l’univers). Ces éléments ne sont pas organisés au hasard, mais selon l’Intention créatrice universelle (qui se nomme Iccha). En fonction de cela, le corps humain est constitué par :

-  3 groupes d’éléments matériels, les gunas également utilisés par l’ayurveda :

Les éléments provenant de la terre, c’est bien sur un symbole qui signifie « porteurs du principe de solidité » : ce sont les os, la chair, la peau, les tissus internes, les cheveux et poils

Les éléments provenant de l’eau c’est à dire porteurs de la notion de liquidité : ce sont la salive, l’urine, le sang, le sperme et la sueur

Les éléments provenant du feu c’est à dire porteurs d’une notion de combustion : la faim, la soif, le sommeil, la splendeur et la paresse

-  2 phénomènes :

Les phénomènes provenant de l’air ou plutôt de l’air en mouvement, porteurs justement de cette notion de mouvement : le mouvement, l’agitation, l’expansion, la rétraction et la disparition

Les phénomènes provenant de l’espace, porteurs d’une notion d’expansion/rétraction : l’attraction, la répulsion, la peur, la honte, l’erreur.

Donc clairement, le corps physique vu ainsi est lié à l’univers, la nature.

 

Le corps subtil (donc le deuxième élément qui constitue tout être humain) est lui aussi en interaction permanente avec l’univers et il est composé de six plans. Chacun de ces plans qui nous composent doivent être éclairés par la lumière de la Conscience pour être transcendés par la pratique du Yoga car les aspects qui les composent ne sont pas toujours au top. Ce corps subtil a été détaillé et cartographié de façon vraiment poussée pour pouvoir être exploré, conscientisé dans un but d’évolution (Rappelez-vous la permanente nécessité de se connaitre et de faire face à ce qu’on est dans le but de purifier nos contenus pour que notre Nature Profonde émerge). Les descriptions de ces plans vont vous évoquer quelque chose que l’on connait maintenant en psychologie sous le nom de principe d’individuation (définition Wikipédia : c’est ce qui confère à l’individu au sein de l’espèce à laquelle il appartient, son existence propre et le différencie de tout autre de la même espèce).

Alors voyons ces plans et ces éléments qui constituent tous les êtres humains et les rend spécifiques :

1)      Le premier plan est l’antah karana ce qui signifie l’organe interne, et cet organe interne possède 5 fonctions. La première fonction est manas, qui est le mental, notre grand ami, qui concerne les phénomènes inférieurs de l’esprit humain et les tendances animales (et c’est pas un compliment….) qui doivent être transcendés pour évoluer : Sont donc regroupées sous le nom de manas les notions de désir, de doute, d’hésitation, de perte de la conscience, d’idiotie (et toc….), de confusion mentale. La seconde fonction de l’organe interne est Buddhi. Buddhi c’est mieux, il s’agit des niveaux plus élevés de la pensée humaine comprenant ceux qui touchent à l’ordre moral, esthétique et spirituel : Sont regroupés sous le nom de Buddhi, nos éléments de fonctionnement qui correspondent à l’intellect, la raison, le mental contrôlé, donc la capacité de discrimination, la capacité de renoncement, la paix mentale, le contentement, la capacité de ne pas en vouloir à autrui. Donc Buddhi est l’aspect le plus élevé du mental qui permet de réguler le mental dont nous avons parlé tout à l’heure, plus bas, plus animal. La troisième fonction de l’organe interne n’est pas triste non plus car elle concerne l’ego et la personnalité, aspects de nous-mêmes qu’il est bon d’éclairer par la lumière de la Conscience (c’est joliment dit n’est-ce pas ?) afin d’être transcendés. Elle porte le nom d’Ahamkara et ce mot regroupe les notions telles que le sens de l’ego (attention ! l’ego du Yoga n’est pas l’ego de la psychologie. Pour le Yoga, l’ego est tout ce qu’on peut mettre après les mots « Je suis », l’idéal étant de juste « Etre » et rien de plus), le sens du « mien », mais aussi la capacité à entretenir et projeter son propre bonheur, la capacité d’entretenir et de dépasser sa propre souffrance, le sens de la possession et de l’exclusivité. La quatrième fonction de l’organe interne est Citta qui concerne des aspects inconscients du mental comme les tendances instinctives et habituelles, la capacité de conserver en soi des expériences, des mémoires, la capacité d’oublier, la capacité d’assimiler des expériences de vie, de faire sien ce qui vient d’expériences extérieures, donc Citta est plutôt liée à nos souvenirs hérités ou inconscients. La cinquième et dernière fonction de l’organe interne est Caitanya qui regroupent les capacités de réflexion rationnelle, l’autodiscipline, la patience et le self-control, la capacité à méditer et la capacité de détachement.

 

2)      Le deuxième plan est Kula Pancaka et correspond à 5 tendances que nous avons tous. Il y a Sattva : ce sont l’amour et la compassion, la rigueur personnelle, la volonté d’agir en conformité avec son éthique personnelle, son mysticisme et sa dévotion, sa conviction au sens de foi, sa capacité à contrôler ses passions naturelles et ses ambitions mondaines. Sont donc regroupés sous l’influence de Sattva, les pensées et émotions qui nous conduisent vers les stades les plus purs du mental. Il y a Rajas : ce sont la capacité à être charitable ou au contraire égoïste, la recherche de la jouissance pour la jouissance, l’amour des honneurs sociaux et l’attachement au bien-être matériel, l’obsession de posséder des biens matériels, le fait d’avoir des buts égoïstes. Rajas est aussi le nom de la force qui pousse l’être humain à agir dans le monde, à poursuivre ses ambitions personnelles, à rechercher le pouvoir, la célébrité et l’argent.  Il y a Tamas qui est en lien avec l’envie de controverse permanente, la tendance à se quereller, les lamentations et le désespoir, l’envie de tuer, la déception permanente, la lourdeur de la pensée. Kala correspond à la capacité à comprendre les règles temporelles et leur effet sur la nature et l’être humain (se rendre compte de notre « maturation psychologique », de ce qu’on a fait au fil du temps), les confusions de pensées accidentelles, la débauche périodique, le manque de chance. Jiva est ce qui nous permet de rester en état de veille, mais aussi la capacité à rêver lors du sommeil, mais aussi l’état de sommeil profond et d’un autre état plus profond Turiya que je ne sais pas vous expliquer clairement. Sont regroupés là les états de changement de conscience. Sattva, rajas, tamas, kala et jiva sont les forces invisibles qui agissent ensemble dans l’être humain et qui définissent les caractéristiques de sa personnalité et de son corps et déterminent le cours de son évolution de la naissance à la mort. Beaucoup de pratiques de Yoga servent à modifier leur impact, leur proportion en nous.

 

3)      Le troisième plan ou disons troisième niveau du corps subtil est Vyakti pancaka. Il correspond aux énergies mentales que nous avons tous et qui sont susceptibles de s’exprimer de différentes façons :

Par la volonté tout d’abord (Iccha) qui va s’exprimer à travers la folie, les impulsions incontrôlables, excitation extrême, les désirs cachés en provenance des instincts, le désir d’avoir une bonne santé, le pouvoir, des plaisirs, les désirs obsédants, la puissante résolution pour obtenir un objet ou atteindre un but. Cette Conscience individuelle va aussi s’exprimer à travers l’action (qu’on nomme Kriya) : ça correspond à l’action au sens des moyens mis en œuvre pour obtenir ce qu’on veut, la préparation que l’on fait en nous pour obtenir ce qu’on veut, la poursuite d’un but avec force et persévérance, l’accomplissement de devoirs moraux, sociaux et familiaux au détriment de ses propres désirs. La volonté (Iccha) et l’action (Kryia) subissent des influences et diffèrent selon les époques de la vie. La Conscience individuelle s’exprime aussi à travers Maya qui correspond à l’expérience humaine ou plutôt à ce qui fait qu’on va donner une fausse importance à ce qui nous touche sur le plan personnel. C’est un élément à transcender par la discrimination parce que cette expérience humaine va être influencée par l’amour propre ou la vanité, l’intolérance et l’envie envers les autres, la jalousie envers le bonheur des autres, le mensonge pour obtenir des avantages, l’envie de faire croire aux autres qu’on est quelque chose qu’on n’est pas vraiment. Il y a beaucoup de travail sur cet aspect de nous-mêmes. La Conscience individuelle s’exprime aussi à travers notre caractère (Prakrti) du moins la partie de notre caractère qui nous pousse toujours à faire des projets et des efforts pour les réaliser, la soif de faire toujours plus, l’obsession d’obtenir des objets convoités, les faux espoirs et les fausses aspirations. La Conscience individuelle s’exprime également à travers notre parole, tout ce que l’on dit.

 

4)      Le quatrième niveau du corps subtil est Pratyaksa karna pancaka et correspond à des influences que nous subissons et qui ont une action marquée sur le corps, sur la personnalité et sur le destin individuel. On va classer là les tendances universelles (toutes les tendances qui sont dans l’inconscient collectif), le destin (c’est le Karman, tout ce que nous avons perçu, pensé, désiré, fait qui a un effet), mais aussi Kama (qui est l’influence sur nous de l’instinct sexuel mais pris dans un sens plus large, ça correspond l’appétit de la vie, la faim pour toutes les choses consommables, l’envie de profiter en fait). Il y a aussi Candra, Surya et Agni qui sont des forces cosmiques qui agissent sur la biologie du corps : Candra est l’énergie de la lune qui permet d’assimiler la nourriture pour le maintien de la chair. Surya, le soleil et Agni, le feu ont un peu le même rôle mais au niveau du métabolisme et du développement de la force vitale qui en découle (par assimilation des nutriments) et c’est un élément non négligeable pour trouver la force nécessaire dans le parcours spirituel. Il y a encore des subdivisions de ce plan, mais bon….on va les laisser de côté.

 

Vous voyez que l’être humain et son fonctionnement sont connus depuis bien longtemps et que la psychè humaine est cartographiée depuis bien longtemps….

Etes-vous toujours là ? lol. C’est presque terminé.

 

5)      Le cinquième niveau du corps subtil porte le nom de Nadi samsthana. Il correspond au réseau de nadis (qu’on compare pour comprendre aux méridiens d’acupuncture)

 

6)      Le sixième niveau est Vayu samsthana et correspond à l’ensemble des fonctions énergétiques : Se reporter à l'article consacré à ce sujet

 

On verra plus en détail ces deux derniers plans. C’est un point clé.

Donc pour résumé tout cela :

Tout être humain est composé de deux éléments : un corps physique et un corps subtil.

Le corps subtil est composé de 5 éléments :

           -  Antar karana, l'organe interne.

           - Kula pancaka, les cinq tendances de la personnalité.

           -  Vyakti pancaka, les cinq énergies mentales.

           - Pratyaksha karna pancaka, les cinq influences.

           - Nâdî samsthâna, le réseau des nâdî.

           - Vâyu samsthâna, l'ensemble des fonctions énergétiques.

Alors pourquoi cartographier ainsi tout ça ? Et bien parce que tout ce qui est indiqué ci-dessus correspond à des tendances bien humaines, on pourrait dire à nos travers humains. Ces travers humains ne sont pas toujours jolis, ce sont parfois des aspects secrets de nous-mêmes. Cette cartographie sert à nous guider dans notre labyrinthe intérieur parce que tout cela nous tient à l’écart de la plus belle partie de nous-mêmes, notre âme si belle, si pure, si calme, et notre vraie nature. Tout le travail sur soi que l’on peut faire à travers ce labyrinthe, toute cette déconstruction de notre écheveau intérieur permet de faire apparaitre petit à petit notre vraie nature, notre beauté et bonté primordiales, notre divinité. Alors ça peut faire un peu joyeux monde des bisounours mais imaginez la paix intérieure, la joie et la félicité, l’installation dans l’instant présent qu’on pourrait ressentir si tout était clarifié, purifié par notre feu intérieur et digéré. Qu’est-ce qu’on serait bien….Ca donne envie, non ?

Alors le travail est là et de nombreuses pratiques permettent de faire ce travail. Quand on utilise les méditations tantriques, un vœu est formulé avant : « que je vois ce qui doit être vu », c’est-à-dire que remonte dans mon champ de conscience ce qui est près à être vu en face, un peu nettoyé, beaucoup nettoyé peut être et digéré et dissous ou intégré convenablement. Rien n’est suscité volontairement. On voit ce qui remonte car c’est le moment que ça remonte, dans ce moment de disponibilité et d’accueil, de conscience qui ne juge pas, de bienveillance qu’est le moment de la méditation.

 Et de fil en fil, la souffrance intérieure s’atténue, le labyrinthe s’éclaircit.

 

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