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22 décembre 2013

Qui sommes-nous ?

Un article écrit par le Père Gérard, publié avec son aimable autorisation :

Si la question est simple dans sa forme, la réponse, quant à elle, appelle à la réflexion. « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ». Cette inscription était écrite au seuil du Temple de Delphes en Grèce et a été commentée par Socrate. Elle reste aujourd’hui d’une totale actualité, car hélas l’homme ne semble pas apprendre ou retenir grand-chose de son cheminement à travers les siècles. « Qui sommes-nous » revient à dire «qui suis-je ?» ou encore « qu’est ce que être ?». Sommes-nous un nom, un métier, des valeurs, des sentiments, une éducation, un savoir ? Tous ces aspects suffisent-ils à nous définir ? Sans doute pas, mais nous avons besoin de les reconnaître et de les explorer pour nous sentir pleinement exister. Ce que nous sommes, c’est à la fois ce que nous faisons, ce que nous sentons, ce que nous savons et ce que les autres voient en nous car nous sommes des êtres sociaux, donc relationnels. Ce dernier aspect qui nous confronte au regard de l’autre, peut nous encombrer ou nous perturber.

Ne sommes-nous pas davantage au clair sur ce que nous aimerions que l’on pense de nous, sur l’image que nous aimerions donner, que sur ce qui se passe réellement en nous ? Si nous avons fait ces études, choisi ce métier, était-ce par goût profond, ou pour faire plaisir à notre famille, pour répondre aux projets que d’autres formulaient pour nous ? Si nous sommes entrés dans cette relation, était-ce de notre propre élan, ou pour répondre au désir ou aux attentes de l’autre ? On peut passer des années en interrogations - en thérapie pour certains - avant de pouvoir apporter une réponse claire. Elles sont pourtant essentielles pour nous définir vraiment. Chacun ne commence-t-il pas sa vie en subissant la programmation de l’éducation qu’il reçoit ainsi que des valeurs de ceux qui entourent son enfance ? Que ce soit pour les accepter ou les rejeter, nous ne partons pas d’un vide, mais souvent d’un trop-plein et nous devons ensuite parvenir à trier ce qui « est vraiment nous » de ce que nous acceptons d’être pour les autres.
Nous ne sommes pas toujours capables de distinguer ce qui relève de notre appartenance et qui motive l’essentiel de nos actions (ma patrie, ma langue, ma famille, ma religion, mon groupe social, mon métier, mon club), ou de notre identité, qui signe notre singularité face à tous les autres (mon corps, mes aptitudes psychiques, mon nom, mes talents, mes dégoûts). Il n’est pas étonnant, donc, que les autres nous identifient à notre appartenance.

Heureusement, nous ne passons pas toutes nos journées à nous interroger sur qui nous sommes ou ce que nous sommes. Quand tout se passe à peu près bien, nous passons d’une activité à l’autre, d’un contact à l’autre sans préjudice, mais la moindre contrariété, le plus petit malaise nous rappelle à ce qui nous plaît ou non, à ce que nous pouvons supporter, à ce que nous espérons. Bref à notre référence de base : « nous-même ». Pourquoi avons-nous besoin de savoir qui nous sommes ? D’abord, pour exister vraiment, pour « vivre à propos », selon l’expression de Montaigne, et non pas seulement comme il faut. Plus nous savons qui nous sommes, et plus nous légitimons nos désirs et affirmons notre autonomie. Ce qui donne sa force au : « Je veux », c’est la solidité du « JE ». Ceux à qui nous le disons le sentent bien et réagissent en conséquence.

Se connaître, comme nous l’enjoint Socrate depuis vingt-cinq siècles, c’est prendre la pleine mesure de ce qui rend notre vie unique et lui donne tout son prix. C’est aussi, paradoxalement, notre meilleure voie de connaissance de l’ensemble de l’humanité. Notre vécu intérieur n’est-il pas notre seule expérience irréfutable de la condition humaine ? Mais la pierre de touche de la connaissance de soi, son expérience la plus pleine, est évidemment l’Amour. En m’aimant, l’autre me dit de la façon la plus convaincante et de la manière la plus gratifiante que j’existe. Et si je manque d’amour je ne suis plus aussi sûr de mon existence ni de ma valeur.
Il m’est tout à fait impossible de savoir qui je suis vraiment sans référence à ce que je suis pour les autres. Je ne pourrai jamais me connaître vraiment sans prendre conscience que le divin imprègne ma nature. Notre singularité ne se concrétise que dans l’acte créatif qui est destiné aux autres, ou dans l’échange plus ou moins fructueux avec ceux qui nous entourent. Je ne peux pas me contenter de me définir en fonction d’eux, mais je ne peux pas me passer d’eux pour le faire. C’est ce qui rend la fréquentation des humains nécessaire.
Cela veut dire qu’en nous, dans notre corps, notre Âme est animée par le souffle puissant de l’Esprit, cela veut dire qu’une conscience aigüe d’être s’est installée en nous pour toujours. Dans le sentiment d’exister, nous ne pouvons plus inverser la marche de la vie. Une nouvelle conscience est en émergence, qui s’enracine dans la vie et qui apporte la paix. Exister, n’est pas avoir une idée de ce qu’est exister. Exister c’est simplement être dans la conscience naturelle d’exister. Il faut laisser la vie s’exprimer dans l’instant sous n’importe quelle forme.
La conscience d’être n’a pas de sens propre si vous la séparez de l’expérience du moment. Elle n’est pas une chose d’où l’émotion serait exclue. C’est impossible. Vous ne pouvez pas trouver la conscience quelque part, en un endroit donné. La seule forme que puisse prendre la conscience, c’est votre expérience du moment. Quand vous vous sentez déprimé ou que vous avez de multiples problèmes, prenez conscience que tout cela ne constitue en fait qu’une seule histoire au sens de la conscience.
Nous sommes la synthèse et la concrétisation de ce que nous avons senti, entendu, vu ou lu. Nous sommes un concentré d’innombrables expériences qui constituent notre passé, car tout ce qui compose le « moi » unique vient en fait de l’extérieur. Pour trouver la paix intérieure et le chemin de soimême, le Christ nous invite à l’humilité. Exister c’est être, et être est ce que nous sommes. GB+

 

 

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