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24 novembre 2021

La Kundalini

Symboliquement, Kundalini (étymologiquement le mot exprime une notion, de spirale) est le cobra endormi enroulé 3 fois et demi à la base de notre axe central subtil (celui où on avait dit qu’on avait placé les chakras) et la tête du cobra bouche l’entrée de ce canal central, en général dans la partie basse de l’axe, dans le chakra situé tout en bas. Il s’agit d’un serpent femelle endormi. Elle est endormie là car elle symbolise nos potentialités endormies, dans un état statique.

Deux points à expliquer pour comprendre :

-          Le principe d’analogie, dont nous avions déjà parlé, dit que ce qui est dans l’univers est en nous, et la force qui a mis la Conscience en mouvement, l’a actualisé pour créer la manifestation (un peu comme un big bang spirituel) existe en nous. Au niveau cosmique cette force porte le nom de Shakti. Au niveau individuel, elle porte le nom de Kundalini. Kundalini est donc la force endormie en nous, qui, si elle s’éveille, permet de réaliser nos potentialités, de révéler notre véritable nature, notre Soi. Elle est le reflet de la Shakti cosmique. Pour mieux comprendre, on peut faire une comparaison avec un projet personnel que l’on a. D’abord on le pense, on l’imagine (donc cela figure la Conscience) et ensuite on le traduit en action. Le moteur de l’action, la force qui nous permet de réaliser ce projet correspondrait, dans cette image, à Shakti ou Kundalini, c’est la force qui permet la manifestation « des pensées » de la Conscience). La dimension cosmique de Shakti ne doit pas surprendre. Dans cette tradition, on fait référence à une Conscience suprême (ce n’est pas un dieu).

 

-          Un cobra femelle endormi…..endormi pour dire que tout est là, en attente de réveil, mais pourquoi cette énergie est elle femelle ? et bien mes amis, parce que dans cette tradition, c’est le girl power !!! je plaisante bien sûr, mais les énergies sont réputées être de nature féminine et sont symbolisées par les déités féminines). Donc Kundalini est un cobra fille et, lorsqu’elle s’éveille, elle soulève sa tête et se dresse comme le fait un cobra. Elle s’élève et va rejoindre son compagnon pour une union sacrée, la Conscience et l’Energie se trouve réunifiées, en haut de notre axe central, au-dessus du Sahasrara (ce qui dans le Yoga occidental est considéré comme le 7ème chakra alors qu’il n’en est pas un, mais est une porte vers l’Absolu). Son compagnon donc, est la conscience, symbolisée par Shiva. Ils sont là réunis dans une union amoureuse, symbolisée par le couple, Shiva, symbole de Conscience, et son épouse Shakti (c’est alors son prénom), qui personnifie Kundalini et la Shakti cosmique. Cette union est amoureuse car la Conscience est un espace d’accueil, ouvert et sans jugement et elle aime accueillir ce qui passe dans son champ, de la même façon que nous le faisons en méditation, lorsque nous accueillons sans jugement ce qui entre dans notre champ de conscience. C’est aussi cette union symbolique qui est exprimée dans le « Tantra occidental » dont nous avions parlé et qui sacralise l’acte sexuel.

 

On retrouve souvent une métaphore de percement, de fait de transpercer quand on parle de l’éveil de Kundalini sous la forme de ce cobra qui se dresse, on a parfois l’impression de lire le scénario d’un film d’horreur : les chakras sont dits percés, transpercés par ce cobra, et cela est effectivement dit ainsi dans les textes sacrés. Comme nous avons eu l’occasion de le dire souvent, les livres sacrés ne sont pas destinés aux profanes et contiennent nombre de métaphores. Mais c’est ce qui reste, on lit ça partout quand on cherche sur ce sujet. On parle de montée de Kundalini et d’un tas de chose affolant et terrifiant, mettant d’ailleurs en garde contre les pratiques de Yoga dangereuses psychologiquement. Alors en aparté puisqu’on l’évoque, ça n’est pas tout à fait faux. De la même façon que la pratique physique du Yoga peut avoir des contre-indications, la pratique spirituelle et méditative peut avoir des contrindications, notamment pour les personnes souffrant de stress post traumatique ou de certains désordres psychologiques, mais là aussi, ce risque existe sur certaines pratiques d’intériorisation avancées qui peuvent amener à une décompensation.

A propos de cette envie de faire redresser ce serpent, vous avez peut-être vu à la télé des yogis, notamment tibétains qui font des sauts alors qu’ils sont assis en lotus. Ils sautent ainsi et retombent sur leur séant sans défaire la position des jambes. Ce geste symbolise ce désir d’éveil du serpent pour le faire monter en se tapant les fesses par terre. On raconte que parfois, lors d’un éveil de Kundalini, on ressent un toc au sommet de la tête. Vrai ou faux, je n’en sais rien. On dit aussi que certaines personnes ont un éveil brutal de toute la Kundalini, une prise de conscience majeure, c’est le cas de Ekhart Tolle, que vous connaissez surement.

Et cela nous amène vers la deuxième façon de parler de Kundalini, la façon dont cela se manifeste à nous. En général, cet éveil de Kundalini est progressif. Ces potentialités, ces virtualités que nous avons en nous s’éveillent progressivement.

Alors par exemple lorsque nos prises de conscience, notre évolution personnelle fait que « Kundalini perce le 1er chakra », qui porte le nom de Muladhara Chakra, nous devenons plus stables dans notre vie, nous avons une bonne santé, une maitrise de la parole et du langage poétique et la capacité d’embrasser toutes les formes de connaissance. Mais en matière de Shakti, il n’y a pas de lumière sans ombre et parfois, si la prise de conscience est mal maitrisée, cela peut conduire à des excès tel qu’un attachement important aux choses terrestres, une cupidité, un matérialisme obtu, un conservatisme égoïste sous l’alibi de la famille ou de la race. La puissance d’enracinement est donc trop intense et freine l’ascension vers la lumière. C’est aussi dans ce chakra qu’est situé le premier granthi dont nous avions parlé, le premier nœud à trancher.

Lorsque nos prise de conscience font que Svadhishthana Chakra est « percé par Kundalini » se révèle la créativité littéraire et poétique, l’éloquence, un pouvoir d’attraction irrésistible, une dissipation de l’ignorance (on quitte un peu l’animalité), un triomphe sur les 6 ennemis intérieurs que sont l’égoïsme, la colère, l’avidité, l’aveuglement, l’envie et la vanité. Et toujours la même chose si cet éveil n’est pas maitrisé, cela peut mener au contraire à une basse sensualité, à la lassitude, la honte, le mépris, le soupçon, la cruauté.

Lorsque nos prises de conscience font que Manipura Chakra est « percé par Kundalini », on arrive donc au niveau du ventre, on est sur le chakra où est symboliquement situé le feu intérieur et la faim (physique, puis qu’on est au niveau du ventre) ou psychique. Ce feu symbolise notre ardeur, notre vitalité. Et ce feu doit être maitrisé car il est source de pouvoir. Et comme toujours, la lumière n’existant pas sans l’ombre, une mauvaise maitrise de cette prise de conscience amènerait l’orgueil, la jalousie, la haine doublés d’un enracinement de la peur et de la violence. Chez les êtres chez qui cette « « énergie du milieu » est pleinement épanouie on trouve un équilibre vital et le pouvoir de résorber dans sa profondeur toutes les vanités du monde (c’est dit ainsi dans le texte sacré).

 

Si Kundalini continue son chemin, elle arrive au chakra du cœur, Anahata chakra, un endroit où nous allons un peu nous attarder. Pour les tantrikas, la vie affective classique serait plutôt sous l’influence des chakras dont nous venons de parler. Là, dans le cœur, les tantrikas (ce n’est pas forcément pareil dans les autres formes de Yoga) voient des sentiments plus épurés comme la compassion. Un éveil mal maitrisé conduirait vers l’anxiété, l’indécision, les regrets, un excès d’attachement, un égoïsme subtil lorsque l’individu confond le Soi universel dont le cœur est le symbole avec les satisfactions de son petit moi, sous couleur d’altruisme ou de philanthropie. Mais néanmoins, à ce niveau là d’éveil de Kundalini, l’individu est plus poussé à donner qu’à prendre. On dit aussi que c’est de ce chakra que part le désir de suivre une sadhana, c’est-à-dire une voie de Yoga mais on peut comprendre cela comme un effort et une espérance pour réaliser quelque chose. On dit aussi qu’au niveau de ce cœur spirituel, Anahata Chakra, la Terre monte vers le cœur et le Ciel descend et que c’est à ce carrefour que doit être tranché le deuxième nœud, le deuxième granthi dont nous avons parlé, le nœud de l’individualité. La conquête du cœur équivaut à celle du centre de l’être humain. Pour beaucoup de mystiques, cette conquête marque un aboutissement, une sorte de « cosmisation » de l’homme qui a retrouvé son état primordial (ce que l’ésotérisme antique appelait « les petits mystères »). Pour de rares élus, elle ne représente qu’une étape vers les états supraformels de l’être (ce qui était nommé « les grands mystères). Les textes tantriques disent que le yogin maitre du cœur devient « plus chéri de toutes les femmes que leur propre époux » (mdr) , cela pour exprimer une capacité extraordinaire d’attraction lié au nœud (granthi) qui a été dépassé permettant la prospérité, le succès, le bonheur en ce monde. Un talent poétique est aussi lié à cet éveil mais un talent qui permettrait de dire gentiment la vérité. L’éveil de ce centre permet aussi une intense attention profonde (au sens tourné vers l’intérieur, la concentration) et la contemplation.

Si Kundalini « perce le chakra de la gorge », Vishuddha chakra, celui là même qui parfois fait qu’on arrive pas à dire un truc qu’on a envie de dire, alors l’être aura le verbe « juste et efficient ». Le texte sacré Shatchakraninupana dit qu’il a la compassion pour tous les êtres, le désintéressement, la douceur, la modestie, ni agitation ni inconstance, mais au contraire une ardeur, une fermeté, une pureté, aucune animosité et aucun amour propre.

Si Kundalini arrive à Ajna Chakra que l’on situe là où on se concentre en fronçant les sourcils, celui qu’on appelle le 3ème œil. Il y a là le 3ème granthi, ce nœud de l’espèce qui est le plus difficile à trancher : c’est la « mort du mental » (ou « seconde mort » connu de toutes les initiations). On ne va pas citer des capacités données par l’éveil de ce chakra, il suffit de dire que tout yogin parvenu en ce lieu ne pourra jamais plus retourner à l’illusion dualiste. On dit également que si au moment de la mort il place son prana (son énergie vitale) en Ajna, il sera assuré de ne plus renaître sous une forme quelconque, grossière ou subtile.

On dit parfois qu’au sommet de la tête se trouve un autre chakra, Sahasrara, mais pour les tantrikas ce n’est pas un chakra (il existe plusieurs systèmes de chakras selon les écoles et voies). C’est plutôt un état. Rappelez-vous : Shiva et Shakiti (Conscience et Energie) sont en union. Alors les textes disent ceci à son sujet : connaitre véritablement et pleinement Sahasrara, c’est être affranchi de la transmigration, du temps, de l’espace, de la causalité et posséder l’éternelle béatitude. Il n’existe rien par-delà ce stade. Celui qui atteint Sahasrara « demeure en tant que délivré vivant (jivan-mukta) jusqu’à ce qu’il ait entièrement épuisé les fruits du prârabdha-karman (le karman qui est responsable de notre vie actuelle) et, à l’extinction du corps, il devient un Délivré tout court ».

C’est beau, n’est-ce pas ?

 

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