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15 septembre 2014

Rétentions de souffles et souffles

Retenir son souffle se fait rarement naturellement.

C'est pourtant une pratique importante dans le Yoga.

Du point de vue physiologique, c'est vers le monde des apnéistes qu'il faut se tourner pour comprendre à quoi elles servent :

André Van Lysebeth, professeur de Yoga s'est particulièrement intéressé aux mécanismes de la respiration (Il a écrit "Pranayama, dynamique du souffle" entre autres livres) :

Priver ou diminuer l'apport d'oxygène à l'organisme déclenche de puissantes réactions de défense. Progressivement, le corps ralentit et l'organisme se met à économiser le précieux oxygène.

Les physiologistes ont analysé l'air alvéolaire expiré normalement. Ils ont recueilli l'air épuisé chassé par les poumons. Cet air contient normalement encore 15% d'oxygène, ce qui est beaucoup puisque l'air atmosphérique contient 21% d'oxygène. Chez l'être qui étouffe, ce % tombe à 7.5% d'oxygène.

Mais la réaction la plus remarquable est la suivante :

Le manque d'oxygène excite le centre spléno-constricteur, c'est-à-dire que la rate se contracte puissamment et chasse les globules rouges qui y sont accumulés. En quelques minutes, le nombre de globule rouges contenus dans un mm3 et qui est normalement  de 5 à5.6 millions, s'élève d'un million et plus. Ce qui est énorme si l'on songe que l'organisme contient 4 à 5 litres de sang.

Cette augmentation quasi instantanée du nombre de globules rouges dans le sang explique que si au premier essai de rétention vous avez pu aller jusqu'à 60 secondes, après respiration normale de 1 min. la suspension atteint 90 secondes, et même 100 secondes au 3ème essai.

Le nombre accru de globules rouges circulant dans le sang permet de fixer une plus grande quantité d'oxygène dès que de l'air frais pénètre dans les poumons et permet à l'organisme de résister plus longtemps à une nouvelle suspension du souffle.

Lorsque la respiration redevient normale, le taux accru de globules rouges reste maintenu pendant de longues heures. Celui qui pratique plusieurs exercices respiratoires de hatha yoga (ou d'apnée) par jour verra donc son sang enrichi en permanence d'un million et même plus de globules rouges par mm3 de sang au dessus de la normale, et au même titre que les montagnards.

Le exercices de Hatha-Yoga (ou d'apnée), donnent donc à ce point de vue les mêmes effets qu'une cure d'altitude

(fin de citation)

 

Dans le Yoga, les rétentions à poumons pleins portent le nom de kumbakha. Elles font partie, avec les rétentions à poumons vides nommées Câbya Kumbhaka, des techniques de Pranayama, le controle du souffle et l'art du non souffle.

Le Pranayama est l'élément central des pratiques tantriques : Il permet de contrôler le corps, de le libérer, de l'alléger, de le guérir, de faire circuler  les énergies et d'ouvrir un espace mental plein de lumière pour l'avènement de la Conscience.

D'un point de vue symbolique, le texte la Shiva-Samhitâ  dit que l'amrita, le nectar d'immortalité ou de vie, est distillé dans Ida, le nadi lunaire. La quantité de ce nectar détermine la durée de la vie et le nombre de souffles dont l'individu disposera. La respiration produit une combustion de ce nectar de vie, rapprochant ainsi, à chaque souffle, l'homme de sa fin. Or le Yogi a besoin de longévité pour se préparer le mieux possible à l'éveil de Kundalini et accéder à la Conscience, au Nirvana.  Le nombre de souffles que nous ferons dans notre vie serait  ainsi  déterminé dès la naissance, et par extension, le ralentissement de la respiration (joint à d'autres techniques notamment les inversions et uddyana bandha) amoindrit la consommation de l'amrita, permettant la longévité du Yogi. C'est une des raisons pour lesquelles le contrôle du souffle et donc des rétentions est si important dans la pratique du Yoga.

 

D'un point de vue énergétique, la rétention à poumons pleins est, pour le Yogi, un temps essentiel, puisque c'est le moment pendant lequel, Vayu, l'air inspiré, est transformé en prâna agissant (énergie). Pendant l'apnée poumons pleins, la cage thoracique est rigidifiée par l'action antagoniste des muscles intercostaux : les muscles qui servent à l'inspiration et ceux qui servent à l'expiration sont simultanément contractés par l'effort de volonté. La cage thoracique s'immobilise ainsi en position d'expansion.

Dans les expirations et les rétentions à vide, tous les processus mentaux se dissolvent

 

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